Petite histoire de la bijouterie fantaisie
Publié par Céline dans Actualités le 11/11/2022 à 19:55
La bijouterie a traversé les âges et se renouvelle en permanence en accord avec son époque. D'objets de parure en or massif ou en argent, elle évolua au fil du temps vers ce que l'on nomma la "Bijouterie de Fantaisie" ou l'art de l'imitation, aujourd'hui simplement appelé "bijouterie fantaisie". Si la bijouterie s'illustre historiquement par la transformation de métaux précieux en magnifiques colliers, bracelets ou encore boucles d'oreilles, comment de pierres précieuses sommes-nous devenus accros aux "imitations" ?
SOMMAIRE
1. Naissance de la bijouterie : vous avez dit préhistoire ?
2. La bijouterie ou l'amour des métaux précieux
3. Quand Coco Chanel s'en mêle
4. Qu'est-ce que la bijouterie fantaisie ?
Naissance de la bijouterie : vous avez dit préhistoire ?
Bijouterie : XIVe s., bijoterie ou objet précieux, à ne surtout pas confondre avec bigoterie (c'est le TLFi qui le dit, si, si, vous pouvez vérifier) ! Se dit de l'ensemble des objets fabriqués et/ou vendus par le bijoutier : bracelets, colliers, bagues, pendentifs... La bijouterie, en son sens premier, désigne notamment le lieu où sont vendus des bijoux.
Bien, maintenant que les bases sont posées, attaquons le coeur du sujet ! La bijouterie au sens fabrication de bijoux existe depuis des milliers d'années. Les premières traces remonteraient a 130 000 ans sous la forme de petits coquillages taillés et percés. Nos ancêtres préhistoriques conféraient déjà de l'importance aux apparats, que ce soit à des fins funéraires, d'ornement ou de croyances protectrices. Si ça ce n'est pas impressionnant !
Au fil des siècles, les parures de coquillages et d'os évoluèrent petit à petit avec la maîtrise des techniques de façonnage et les découvertes de différents minerais : bracelets de jade, colliers en bois, bagues en métal. Les matières premières dans la conception de bijoux sont aussi diverses et variées que les populations qui les fabriquent.
Quand les Incas excellaient dans la maîtrise de la dorure sur cuivre il y a plus de 1500 ans, les orfèvres, bronziers et lapidaires Egyptiens utilisaient 3000 ans avant notre ère un outillage très rudimentaire leur permettant de créer des pièces des plus raffinées toutes de pierres fines, de bronze ou encore d'or dont s'inspirent encore aujourd'hui les joailliers et créateurs les plus talentueux.
Si on vous reproche donc votre amour profond pour les bijoux, répondez que c'est la faute à votre arrière-arrière-arrière-arrière...arrière grand-mamie qui, déjà à l'époque, était une vraie fashion victime !
La bijouterie ou l'amour des métaux précieux
Si nous utilisons une très grande diversité de matières pour la création de bijoux, les premiers bijoux en or seraient apparus au Ve millénaire avant J-C en Europe, rien que ça ! Ces bijoux ont été trouvés dans l'exceptionnelle nécropole de Varna, en Bulgarie, au hasard d'une excavation archéologique. Ou la définition même de la "bonne pioche".
Depuis lors, chaque pays et chaque civilisation bâtit son pouvoir et ses croyances autour de ce minerai si précieux, lui attribuant parfois des vertues spirituelles ou médicinales, quand d'autres y voient un intérêt purement esthétique ou économique.
Bref. Si tout porte à croire que l'or est le matériau privilégié dans la conception de bijoux métalliques, il n'en est pas moins vrai pour l'argent dont les premiers usages en bijouterie remonteraient à l'Antiquité mais dont la vraie popularité pris naissance avec la découverte de l'Amérique en 1492 et ses nombreuses mines d'argent.
Exploités puis transformés dans autant de pays que l'on trouve de mines, l'or, l'argent et, plus récemment, le platine, sont les métaux dits "précieux" les plus populaires qui caractérisent la bijouterie en soi. Longtemps exploités pour leur beauté et leur incroyable longévité (l'or est réputé pour être "inaltérable") comme nous venons de le voir, ils s'avèrent toutefois chers et sont soumis à une règlementation stricte.
Depuis les années 1270 en France, le développement de la bijouterie et de sa concurrence sans cesse grandissante impose aux orfèvres et, aujourd'hui aux bijoutiers, de garantir et certifier la qualité de l'or utilisé au moyen du fameux "poinçon".
A ce jour, que le bijou soit en or massif, en argent ou en platine, plaqué ou non, la règlementation oblige autant les bijoutiers que les créateurs à apposer leur poinçon sur leurs créations. Les deux types de poinçons de bijoux sont : le poinçon de responsabilité ou de maître et celui de garantie ou de titre. Quiconque commercialise un métal précieux sans poinçon ne sera donc pas en conformité avec la loi française.
" Les premiers bijoux en or seraient apparus au Ve millénaire avant J-C en Europe, rien que ça ! Ces bijoux ont été trouvés dans l'exceptionnelle nécropole de Varna, en Bulgarie, au hasard d'une excavation archéologique. Ou la définition même de la "bonne pioche" ! "
Mais revenons à nos moutons. L'Etat donc, mais aussi les Eglises, qui, rappelons-le, régissaient conjointement la France jusqu'à très récemment encore (on parle ici de la loi de séparation du 9 décembre 1905) décidèrent de réguler la fabrication et la commercialisation de bijoux en métaux précieux par des règles très strictes. Ces règles étaient destinées à assurer la qualité de l'or utilisé tout en contrôlant son commerce et sa traçabilité.
Les bijoux en métaux précieux étaient très souvent parés d'autres matériaux nobles et rares, symboles de pouvoir et de richesse : pierres précieuses, émail ou encore perles ornent parures et couvres-chefs autant pour les dames que ces messieurs. Le bijou devient ainsi un enjeu politique et surtout un objet de collection.
Mais déjà au XIIIe s. de petites mains habilent que l'on nomme "patenôtriers" et qui désignent les fabricants de chapelets, redoublent d'ingéniosité en créant des attributs semblables en tout point à de vraies pierres ou perles : on désigne ici la création des "faux". Cette pratique rend moins coûteuse et plus accessible la fabrication de bijoux et se popularise au fil des années. Les copies sont parfois tellement parfaites que même la cour des rois et reines se les arrachent !
Quand Coco Chanel s'en mêle
Embarquons dans notre DeLorean et repartons vers le futur jusqu'aux années 1900 ! Depuis plusieurs siècles, orfèvres, bijoutiers, designers et modistes redoublent d'inventivité et leur ingéniosité leur permis de créer de sublimes apparats en perles fausses plus vraies que nature et pierres de verre teinté copiant à la perfection les pierres précieuses : diamant, rubis, émeraude sont rapidement détrônés par leurs copies et trouvent leur public au sein d'une population demi-mondaine grandissante.
Plus accessibles sans pour autant perdre de leur éclat, trompe-l'oeil prochent de la perfection, les "faux" ont tout pour plaire. Et cela n'a pas échappé à Gabrielle Chasnel, plus connue sous le sobriquet de "Coco". D'abord modeste modiste née en 1883 hors mariage, sa position sociale d'enfant placée en orphelinat l'aura amenée à devoir escalader les échelons sociaux à force de persévérance et de relations stratégiques.
Si son style décalé et à contre-courant lui vaut d'abord beaucoup de critiques, elle se distingua par une mode légère, confortable et accessible surnomée "genre pauvre" qu'elle récuse et, popularité grandissante, s'applique à accomoder ses tenues très simples d'accessoires et de faux bijoux en pierres semi-précieuses, fausses perles, strass ou encore coquillages, popularisant ainsi ce que l'on nomme aujourd'hui la bijouterie fantaisie !
Qu'est-ce que la bijouterie fantaisie ?
Mais alors allez-vous nous dire, finalement c'est quoi, un bijou fantaisie ?
Et vous auriez bien raison de vous poser cette question à laquelle nous avons essayé de répondre.
Tel que nous avons pu le voir tout au long de cet article, un bijou par définition est un petit ouvrage, précieux par sa matière ou par son travail. Le terme "fantaisie" reflète quant à lui une imagination libre, sans contrainte ni règle, une faculté de création que Majakka inculque dans chacun de ses bijoux. Ainsi classer un collier, un bracelet ou encore des boucles d'oreille seulement par la nature même des matériaux qui le composent ne serait pas totalement correct.
Certains diront qu'une pièce de cuir ornée d'apprêts en acier inoxydable ne peut prétendre au statut d'un bijou précieux quand d'autres y verront une magnifique réalisation digne d'une grande styliste.
Pour nous, un bijou fantaisie se distingue par son originalité et par sa fabrication artisanale autant que peut l'être un "bijou précieux" réalisé d'or ou de pierres fines. Coco Chanel l'a d'ailleurs parfaitement démontré tout au long de sa carrière de modiste réputée.
Que l'on considère noble des bijoux de grands joailliers en platine, en argent ou encore en or massif n'en dévalorise pas moins un bijou fantaisie original composé de ces mêmes matières et réalisé par des créatrices et créateurs de moindre envergure.
Bijoux ou bijoux fantaisie, quelle différence ?
Chez Majakka nous pensons que la vraie valeur d'un bijou est celle de la passion que son créateur lui confère au cours de sa fabrication autant que son ou sa future détentrice lui donne. Il se caractérise par le charme et l'originalité qui s'en dégage ainsi que par les valeurs ou les sentiments qu'il inspire à celui ou celle qui le porte.
En définitive s'il est finalement difficile d'apporter une vraie réponse à cette question, une chose reste sûre : notre travail est source d'émerveillement au quotidien et nous espérons à travers nos bijoux fantaisie apporter autant de bonheur et de plaisir à tous nos clients et clientes !
Bien entendu cet article aborde les moments clés de l'histoire de la bijouterie et résume son évolution dans ses grandes lignes. Il y aurait des milliers de choses à dire encore, mais nous espérons néanmoins qu'il aura pu répondre à certaines de vos interrogations.
N'hésitez pas à nous faire part de vos avis et commentaires qui nous permettront de l'améliorer !
